Soit des nôtres…

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Man on Crescent Moon par le Museum Of Photographic Arts

 

J’avais bien compris ce jour là à la tête que tu as faite – vous savez la bouche bée en forme de si..

Celle qui surgit lorsqu’on vous raconte un secret gardé, jusque là.

C’était donc ça… Le pullover qui ornait ta penderie, ton cabinet de curiosités – mise en scène flexible de tes instants grégaires, pointant du doigt autre chose que ta vision de l’esthétique.

Un idéal du cinéma [et de ce qu’avait dû être la société à tes yeux].

Cette démonstration que tu avais livré, ou tu avais réussi. Là où surgissait tes imperatus délictueux. Réveiller notre conscience que trop endormie était un énorme foutoir.

De tes élans de fumée combinés aux objets et décors filmés en direct on en retenait le pullover arrondi – glissé dans un cintre en forme de silhouette gynoïde…

Bref, ce détail qui devait passer inaperçu au milieu des fennecs et autres dépouilles d’animaux séchés était le clou. C’était la trouvaille même.

T’imaginer porter le vêtement laissé gracieusement par ton ex-petite amie venait de foutre en l’air les quelques minutes spectaculaires qui venaient de s’écouler. Le vent nous glace le visage de face… Après tout, même le meilleur illusionniste s’attache à ses visions récalcitrantes, ou aux balbutiements de sa braguette.

L’air de rien, le temps ne glissait plus sur toi comme avant, il avait laissé des marques qui appelaient plus qu’un simple Vol de More. Cette fois ci c’était bien la morsure d’un oiseau de proie qui t’avait éraflé le cœur et les belles mises en scène déchaîné tes simagrées.

Il plane le spectre de ton âme rongée, tuméfiée par le passé…

Jeune écrivain pressé de nous livrer ses démons en rature : te voilà empêtré dans tes souvenirs !  Tableau vivant dont la trame baisse la courbe de ton bathymètre intérieur. Emporté par la marée des rêves, les bougies chancelantes… que d’étourdissements humains.

Cher ami : un cœur blessé, un peu de poudre de perlimpinpin, trois coups plus tard signent la fin de ton spectacle.

Espèce d’hurluberlu et toi qui croyait que ce roadshow était sans intérêt… En fait il suffisait de décrocher les étoiles…

Comme une ancre rattache son bateau au port ta folie t’a ramené du côté des terriens, c’était donc toi qui cherchais le panneau de bienvenue.

Soit des nôtres ami matelot !

Copyright ©  Céline Burr

Est-ce que tu aimes encore…

Après toutes ces passions, ces nuits d’épouvante à guetter l’être presque aimé… Ces manies, ces trajectoires, ce désordre rencontré dans ta quête (d’)absolu(e) ?

Cet amour que tu cherchais tant et qui parfois étranglait, basculait, se détournant de tes bras… Tu l’avais perçu, pressenti et bien sûr conquis…

Cette lutte, cet instantané : c’est ça que tu cherchais à conquérir ?

Avant cette course tu n’étais pas un être infatigable – il t’en avait fallu du temps pour te remettre, pour hurler à la vie ton envie de vivre et d’être aimé!

Ce n’est pas que le temps t’étais compté – la lutte est inégale face à notre société de trottoirs vers-glacés, rues aseptisées… Il te fallait retrouver un terrain de jeux… Un toboggan ou glisseraient à nouveau tes rêves de renouveau

Chasser l’incertitude : éloigner la mer(e) de tous tes doutes, celle qui t’avait parfois trop sermonné dans ta jeunesse, te répétant d’ « adopter un comportement élégant, une écriture soignée et un langage poli »… Mais toi tu étais un po(l)isson

Dans ton regard se tramait les dernières nuées de malice, celle qui était congénitale… Les traînées de poudre laissées pendant l’enfance t’avaient valu quelques réprimandes et punitions

Jamais de coups, les coups c’était pour les enfants disciplinés… Pour les enfants de ceux qui pensaient que la société les respecteraient

Toi tu avais compris.. Bien avant les autres, avant que l’institutrice ne cherche à t’humilier devant tes camarades… Tu n’étais pas dupe

« Pas d’émoi sans moi ! »

Il fallait que tu sois là, non pas au milieu de la foule, tu n’étais pas le clown de service qui faisait rire les lycéens… Tu serais celui qui existerait ! Les considérations des professeurs suscitaient les regards admiratifs des jeunes femmes… Et le mépris des autres

Ceux qu’on aimaient pas, qu’on ne regardent pas…

Ça t’étais intolérable d’être dans cette catégorie, car tu te mentais à toi même

Ton cœur brûlait d’aventures peu communes, de rencontres en tous genres, d’histoires à raconter

« Tout ça ce n’est qu’une étape ! »

La science des atomes t’étais familière, bientôt tu pensais découvrir la chimie des fluides, mais c’est la mécanique des sentiments que tu as découvert en premier

Pour satisfaire ton manque d’amour propre, le peu de considération que tu pouvais avoir – toi, scientifique à lunettes, l’obsédé des théories, l’homme navré de son manque d’influence envers l’ humanité…

Tu avais du ressort : au moins le monde rejaillirait d’histoires, de femmes à aimer… Comment pourraient t-elles faire autrement ?

Pas briseur de cœur pour un sou, il a fallu que toi l’homme bien sous tous rapports, rencontre une femme corrompue…

A pâlir de la sorte, éprouvé puis complètement apâli, se rapprochant d’un linceul… Tes parents à te voir dans cet hospice avaient failli à leur tâche, ils se demandaient s’ils auraient dû être moins tolérants ou plus durs, ou plus ou moins permissifs ou moins-plus, plus, moins, moins-moins, plus, plus… De ton côté ton esprit, tes pensées et tes envies étaient en jachère

Puis tout à changé : plus d’école, de parents, de lunettes… Tu avais décidé de rendre l’opticien f(l)ou… Un peu de sadisme n’avait jamais fait de mal !

« Quitte…! ou double… »

Tu n’étais pas un resquilleur mais tu t’y habituerai bien, tes nouvelles relations t’y encourageront

Et tu te retrouveras – parfois – désolé de tes attitudes, tes coups de sifflets, de colère… Ces tempêtes interminables qui t’avait empêtré dans la noirceur… C’était donc ça la vie, la vie d’un homme qui jouit de la vie ?

Gâchis, embrouilles, rend-coeur(s)… Tel était devenu ton lot

Tu plongeai dans l’amertume, tu apprenais le doute dans l’allégresse et la charité dans vos corps qui se mélangeaient dans l’immobilité de l’aurore…

Tu conjuguais tant et temps…  Et tant de femmes durant tout ce temps

Ce temps qui passe, et ces moments qui suivent… L’oubli, le vide, l’escarmouche

La fragilité de notre être, cette dimension futile de nos existences qui s’entrecroisent… Et se recroisent parfois, presque jamais en réalité, car une fois l’acte consommé c’est préférable d’en rester là…

Oui mais alors ? A quoi ça servirait, qu’est-ce qu’on ferait, qu’est ce qu’on en verrait de not’ vie ?

Les allers et retours, un métier pas toujours alléchant mais on as vu pire

Et puis c’est plaisant toutes ces rencontres, on naît jamais seul..!

Parfois on se retrouve comme mort, détruit, rongé de l’intérieur… Mais plus à genoux, ça c’est bien fini !

Tu l’as vu de près cette petite mort, tu en as compris les règles… Qui perds gagne et parfois morfle… Puis on revient à la raison, vivre avec une femme dans un coin douillet de la capitale, c’est pas la mort ça, hein ?

Et ce beau jour arrive et tout se met en route, le moteur de ta jolie décapotable est tout vrombissant… Après avoir trouvé votre point d’attache vous roucoulez comme les mésanges lors de leur première couvée…

Il faut admettre que la vie de couple et toi ça ne fait plus deux…

Consentir et ne plus dire mot a été banni de ton vocabulaire et malgré le vœu d’obéissance à l’amour, tout bascule…

Tu entends cette voix, elle est de retour et elle chuchote tout doucement :

« A force de vouloir aimer… aurais-tu trop aimé ? »

Volte-face… Le petit oiseau va mourir, s’il meurt cette fois ci…

Copyright ©  Céline Burr

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Quelle image avais-tu ?

                                                       Paris Ferris Wheel par Derek Key

La première fois que nous nous sommes rencontrées tu n’as guère été bavarde.

Tu t’es contentée d’observer, en souriant – un petit peu.

J’ai fais mine de t’accueillir en te saluant, cherchant mes mots dans ta langue, puis je t’ai offert un cadeau : une petite croix, toute simple.

Une chose qui ne signifie plus rien ici.

Ca ne m’as pas coûté grand chose, c’est ce que tu as pu te dire…

Un peu de mon temps, de ma générosité retrouvée, ici ne sont pas mes racines.

Nous avions si peu en commun.

Puis nous avons bavardé avec le reste du groupe. Ta tenue n’était pas adaptée au froid.

Tout le monde en était conscient, ils savaient que tu n’étais pas d’ici

Déjà nous te connaissions. Nous avions vu tes photos. Nous avions pu imaginer quelle était ta vie. Elles disaient tout de toi : ta famille et puis toutes les soirées passées avec tes ami(e)s.

Tu aimais la danse, t’entourer et surtout… danser.

Les regards étaient portés sur toi. J’étais heureuse de te rencontrer. Peut-être, en y réfléchissant te souviens-tu de mes sourires et de mes efforts ?

Mais la soirée t’a parue longue, voir interminable.

Puis nous sommes parti(e)s pour la prolonger. Nous avons choisi un quartier animé. C’est moi qui ai suggéré le dancing :  des rythmes entraînants et chaleureux sur fond rouge opaque.

Une ambiance – qui devait être – familière à tes yeux ?

Tu n’étais pas délurée car tu devais être et, tu étais ailleurs. Ta vie ici te faisait douter. Tu doutais de ses sentiments à ton égard.

La piste est restée vide. Puis nous avons échangé sur nos vie(s). J’étais rentrée dans ton monde puisque j’avais réussi à faire sauter la barrière de ta langue. Quelle chance ! Quel étonnement, je parlais cette langue encore étrangère et devenue si proche.

Avant de se dire au revoir le métro nous a permis de rire. C’était la danse du moment qui a éveillé notre joie. Les chevaux sautants et dansants étaient au rendez-vous. Ri-dicules, le mot dit tout… !

J’ai appris que c’était la première fois que tu voyais la vie ici. Loin de ton continent… Toi aussi tu avais pris l’habitude de rencontrer des étrangers.

Aujourd’hui je me demande quelle image tu avais de mon pays…

Le tien: je l’imaginais chaud, coloré parfois exubérant. J’y voyais des gens satisfaits de leurs vies. « Souriants en toutes circonstances », m’avait t-on rapporté… un sourire sans faille.

Alors pourquoi donc étais-tu venue découvrir cet autre continent ?

Retrouver tes ancêtres t’étais bien égal. Tu avais une famille aimante que tu avais laissée derrière toi. Et puis ce n’était pas non plus le travail qui t’avais conduite ici, car là-bas, il y en avait.

C’était l’amour qui t’avait emportée. Ton arrivée avait fait grand débat. Les uns et les autres s’étonnaient de ta hâte.

Et toi avais-tu hâte de découvrir cette autre culture ? Partageais-tu l’attrait des touristes pour cette capitale ? Finalement, avait-tu vraiment envie de faire connaissance…

J’ai appris que tu est restée ici, que ta vie a changé. Après ton mariage tu t’es occupée de toi et de ta nouvelle famille. Nous ne nous sommes plus revues ensuite. Mais tu danses toujours…

Copyright ©  Céline Burr

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Je te souhaite le meilleur

C’est vraiment ce que je te souhaite… ! Et non, non, noon !  Zut, c’est bien moi qui ai dit ça…

La vérité ? Tu la connais. Je ne t’en veux pas. Enfin… Pour être plus précise, ça m’est EGAL !

  • « Égal ? »
  • « Oui, égal…je n’ai plus rien à qué-mander. Fin de la conversation. »

Arrêt brutal. Sans cause, ni lutte.

Les regards balayent le sol. Je voudrais ajouter quelque chose.

Il n y a pas d’autre possibilité. Nous en sommes la, à contempler le sol, tandis que d’autres contemplent le ciel. Bizarre.. ! Plus rien-à-se-dire. Sans laisser de traces ou alors…Les a t-on déjà oubliées ?

Face à face désarmé, chacun dansant sur sa chaise. En tout cas c’est ce que le public pourrait se dire – s’il y avait un public. Non, on ne danse pas… pas vraiment.

Ce serait du déjà vu, utiliser sa chaise pour danser. On remue des pieds, on comble l’espace…le vide.

Il ré-imagine la scène, sa choré., SON plateau. Ben oui, c’est par là que ça démarre, normalement.

C’est ce à quoi on s’attendait : un départ, et même une réunion.

Pas un tandem mais un duo Ver-tic-Cal m’avait-il dit.. (Rires) On sera un vrai duo, on se tiendra les coudes, on se les soutiendra même… ! C’était ce que je m’imaginai moi aussi.

Pour avancer survivre, pour y croire patienter. Et même le contraire, non ? Qu’en dit tu, toi ?

C’est une situation originale. Il n’y a plus d’anicroche entre nous.

Il ne reste rien. (Soupir)

Ce projet c’était le notre.

Il était consacré. On s’était même consacré l’un à l’autre.

J’étais souvent la figure de proue, à l’avant de notre vaisseau. Parfois je le faisais nager.

Il me disait qu’il nageait sans comprendre ou ça allait nous mener.. Moi, je ne comprenais pas.

Puisqu’on s’était choisi(e)s, on avait une destination en commun. La vie. C’était notre voie à tous les deux…Peu importe : nage papillon ou dos crawlé…Entraînement (Rires).

Après j’ai compris qu’il n’aimait pas ça.

Et puis…puis :

On s’assurait de se dire « toujours la vérité ». J’étais re-comblée..enfin heureuse. Lui aussi.

Il me le disait. Un peu moins ? Moi ? Oui je l’étais. Ça se voyait. Si, si…je vous assure.

Parfois il me posait la question. Je la lui retournais. Et puis elle revenait. A un moment on a arrêté.

Ben oui, on va pas se poser tout le temps la même question.. ! Quand même !!!

Oui, on était différent. C’est ce que croit chaque…couple ? Ah oui, on était un couple !

Partager 5h par jour ça faisait de nous un couple… (Silence)

Un couple qui se réunit pour danser. Z’avez jamais vu ça ? Quooi ?

Au ciném-aa ?

Bien sûr ça nous as inspiré. On y est retournés dans not’ salle de danse. Souvent. Oui. 5h par jour. Ah, je l’ai déjà précisé… Et nous y revoilà. Bizarre. Oui, bizarre. C’est la fin ? Vous cro-yeez… ?

Copyright ©  Céline Burr

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Eveil au point zéro

                                          Point Zero by John Trainor

Détour(s)Suite

Point de vue fixe sur le panorama,

Session de rattrapage de nos études envolées

Et de nos parcours non linéaires,

Attente… En écho aux orgues enrubannés

Résonnant dans l’atmosphère de cette gare-mausolée,

Réunion d’un tandem,

Détachement du trio

A contretemps…

C’est l’échappée belle !

Réminiscence au prétérit,

Sans point de fuite(s)

Boulevard de nos Victoires

Menant un peu plus loin sur les allées de platanes,

Station… Univers-cité

Horloge presque astronomique qui tourne et détourne nos vies,

– Follow the tracks –

Projections nocturnes de sons et lumières,

En état de veille de nos pensées,

Cavalcade dans les rues à la redécouverte de la crème glacée

Tournoiement incessant… Refuse the hour !

The clock is ticking… Temps-passager clandestin de notre re-formation

Ré-embarquement constant vers nos rêves,

Rideau s’abaissant sur nos espérances passées

En partance de nos souvenirs l’année s’achève pour un nouvel arrivage

Il restera toujours les étoiles !

Souvenirs et complicité(s) de nos études – pas si éloignées,

Destiné à celles et ceux qui se reconnaîtront…

Copyright ©  Céline Burr

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La princesse charmante

Il était une fois dans un royaume pas très lointain, un peuple qui vivait de technologie et de consommation… Des hommes qui rêvaient, le plus souvent de femmes.

Ces femmes étaient des princesses. Les princesses avaient disparu au détriment des femmes.

Certains hommes se lamentaient, d’autres se rebellaient.

Enfin il y avait ceux qui cherchaient à rencontrer ces princesses.

Le royaume était en ébullition, d’est en ouest, il y avait des soulèvements entre les hommes et… les femmes.

L’une des récentes découvertes de ces hommes était l’apparition des Mefem. Les Mefem étaient des amazones de nouvelle génération. Avant tout revendicatrices d’une autre société, elles se targuaient de représenter les « nouvelles femmes ».

La population les voyait passer, ici et là… Elles étaient fustigées, idolâtrées ou juste contemplées – de loin.

Les hommes continuaient, eux, à rêver d’un avenir serein : une famille ainsi qu’un foyer sécurisant.

D’aucuns ne comprennent vraiment ce qu’il se passait ! Il y avait bien eu des révolutions par le passé, des femmes en quête d’autre chose …

De la à assister à la disparition des princesses charmantes il y avait un malaise profond. Le comité de reconquête des princesses charmantes (C.R.P.C) s’était réuni. Il fallait rétablir l’ordre, retrouver l’harmonie en recomposant des couples et surtout l’avenir d’une nation.

Ils s’étaient mis en marche pour cette saga.

Leur conseil était composé des plus grands spécialistes. En passant au crible la psychologie féminine ils comprenaient qu’ils avaient souffert de leur propre désillusion. Bientôt cette communauté allait s’agrandir et s’étendre au delà des limites du royaume.

Des milliers d’hommes accomplirent ainsi cette recherche du Saint Graal.

A suivre …

Copyright ©  Céline Burr

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