Est-ce que tu aimes encore…

Après toutes ces passions, ces nuits d’épouvante à guetter l’être presque aimé… Ces manies, ces trajectoires, ce désordre rencontré dans ta quête (d’)absolu(e) ?

Cet amour que tu cherchais tant et qui parfois étranglait, basculait, se détournant de tes bras… Tu l’avais perçu, pressenti et bien sûr conquis…

Cette lutte, cet instantané : c’est ça que tu cherchais à conquérir ?

Avant cette course tu n’étais pas un être infatigable – il t’en avait fallu du temps pour te remettre, pour hurler à la vie ton envie de vivre et d’être aimé!

Ce n’est pas que le temps t’étais compté – la lutte est inégale face à notre société de trottoirs vers-glacés, rues aseptisées… Il te fallait retrouver un terrain de jeux… Un toboggan ou glisseraient à nouveau tes rêves de renouveau

Chasser l’incertitude : éloigner la mer(e) de tous tes doutes, celle qui t’avait parfois trop sermonné dans ta jeunesse, te répétant d’ « adopter un comportement élégant, une écriture soignée et un langage poli »… Mais toi tu étais un po(l)isson

Dans ton regard se tramait les dernières nuées de malice, celle qui était congénitale… Les traînées de poudre laissées pendant l’enfance t’avaient valu quelques réprimandes et punitions

Jamais de coups, les coups c’était pour les enfants disciplinés… Pour les enfants de ceux qui pensaient que la société les respecteraient

Toi tu avais compris.. Bien avant les autres, avant que l’institutrice ne cherche à t’humilier devant tes camarades… Tu n’étais pas dupe

« Pas d’émoi sans moi ! »

Il fallait que tu sois là, non pas au milieu de la foule, tu n’étais pas le clown de service qui faisait rire les lycéens… Tu serais celui qui existerait ! Les considérations des professeurs suscitaient les regards admiratifs des jeunes femmes… Et le mépris des autres

Ceux qu’on aimaient pas, qu’on ne regardent pas…

Ça t’étais intolérable d’être dans cette catégorie, car tu te mentais à toi même

Ton cœur brûlait d’aventures peu communes, de rencontres en tous genres, d’histoires à raconter

« Tout ça ce n’est qu’une étape ! »

La science des atomes t’étais familière, bientôt tu pensais découvrir la chimie des fluides, mais c’est la mécanique des sentiments que tu as découvert en premier

Pour satisfaire ton manque d’amour propre, le peu de considération que tu pouvais avoir – toi, scientifique à lunettes, l’obsédé des théories, l’homme navré de son manque d’influence envers l’ humanité…

Tu avais du ressort : au moins le monde rejaillirait d’histoires, de femmes à aimer… Comment pourraient t-elles faire autrement ?

Pas briseur de cœur pour un sou, il a fallu que toi l’homme bien sous tous rapports, rencontre une femme corrompue…

A pâlir de la sorte, éprouvé puis complètement apâli, se rapprochant d’un linceul… Tes parents à te voir dans cet hospice avaient failli à leur tâche, ils se demandaient s’ils auraient dû être moins tolérants ou plus durs, ou plus ou moins permissifs ou moins-plus, plus, moins, moins-moins, plus, plus… De ton côté ton esprit, tes pensées et tes envies étaient en jachère

Puis tout à changé : plus d’école, de parents, de lunettes… Tu avais décidé de rendre l’opticien f(l)ou… Un peu de sadisme n’avait jamais fait de mal !

« Quitte…! ou double… »

Tu n’étais pas un resquilleur mais tu t’y habituerai bien, tes nouvelles relations t’y encourageront

Et tu te retrouveras – parfois – désolé de tes attitudes, tes coups de sifflets, de colère… Ces tempêtes interminables qui t’avait empêtré dans la noirceur… C’était donc ça la vie, la vie d’un homme qui jouit de la vie ?

Gâchis, embrouilles, rend-coeur(s)… Tel était devenu ton lot

Tu plongeai dans l’amertume, tu apprenais le doute dans l’allégresse et la charité dans vos corps qui se mélangeaient dans l’immobilité de l’aurore…

Tu conjuguais tant et temps…  Et tant de femmes durant tout ce temps

Ce temps qui passe, et ces moments qui suivent… L’oubli, le vide, l’escarmouche

La fragilité de notre être, cette dimension futile de nos existences qui s’entrecroisent… Et se recroisent parfois, presque jamais en réalité, car une fois l’acte consommé c’est préférable d’en rester là…

Oui mais alors ? A quoi ça servirait, qu’est-ce qu’on ferait, qu’est ce qu’on en verrait de not’ vie ?

Les allers et retours, un métier pas toujours alléchant mais on as vu pire

Et puis c’est plaisant toutes ces rencontres, on naît jamais seul..!

Parfois on se retrouve comme mort, détruit, rongé de l’intérieur… Mais plus à genoux, ça c’est bien fini !

Tu l’as vu de près cette petite mort, tu en as compris les règles… Qui perds gagne et parfois morfle… Puis on revient à la raison, vivre avec une femme dans un coin douillet de la capitale, c’est pas la mort ça, hein ?

Et ce beau jour arrive et tout se met en route, le moteur de ta jolie décapotable est tout vrombissant… Après avoir trouvé votre point d’attache vous roucoulez comme les mésanges lors de leur première couvée…

Il faut admettre que la vie de couple et toi ça ne fait plus deux…

Consentir et ne plus dire mot a été banni de ton vocabulaire et malgré le vœu d’obéissance à l’amour, tout bascule…

Tu entends cette voix, elle est de retour et elle chuchote tout doucement :

« A force de vouloir aimer… aurais-tu trop aimé ? »

Volte-face… Le petit oiseau va mourir, s’il meurt cette fois ci…

Copyright ©  Céline Burr

Toute reproduction ou copie même partielle est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteure

Cet Oiseau de Feu – Sohrâb Chitan

Téméraire dans sa danse. Tantôt oiseau-Roi-soleil, tantôt simple mortel,

Sohrâb réagis et ré-ajuste

Exit la notion de temps, il nous dit vouloir : « Aller droit dans l’humanité »

Sohrâb Chitan en quelques dates :

  • Né en 1987 à Paris,
  • De 2005 à 2007, il se forme aux techniques de danse Rudra Béjart en Suisse, puis au sein de la compagnie américaine Alonzo King Lines
  • C’est en 2011 qu’il décide de fonder sa compagnie: TIMEless Ballet
  • En 2013, la rencontre de Nicolas Noël – chorégraphe et danseur renommé, ancien Coryphée de l’Opéra Garnier, lui permettra de remettre un pied dans la danse

                                                                          voyagesI,II,III-julein-benhamou

Masque en plumes de pigeon créé par l’artiste taxidermiste Mathieu Miljavac

Vos trois voyages ont l’air « délimités. » On y voit le commencement, la façon dont la planète a été bâtie, l’homme part ensuite à la découverte du monde et ça finit en voyage intérieur… 

Ce qui m’intéresse c’est de ne pas vous imposer quelque chose. Il me fallait un fil conducteur pour créer. Si vous avez vu l’inverse c’est très bien vous avez crée votre propre voyage. Ce qui m’intéresse c’est de prendre le public et de dire :

« Voilà, j’ai fait ça, c’est mon histoire. C’est celle de Jeanne aussi » (Jeanne Henry – Comédienne)

Elle dit ce que je ne peux pas dire car je ne parle pas. Dans le mouvement je dis ce qu’elle ne peut pas faire car elle n’est pas danseuse. Au public d’imaginer son propre voyage à travers des musiques. Le masque est clairement la naissance d’une bête qui se transforme en homme.

Vous mettez en scène une époque préhistorique ?

Pour moi ce n’est pas aussi scientifique. Et moi je l’interprète à travers un oiseau, un singe, une bête. Une bête avec des griffes qui a peur de son propre corps et, à travers l’Homme – avec un h majuscule. C’est cette part d’animalité qui nous entoure, et qui fait aussi ce qu’on est aujourd’hui par la barbarie. Nous l’avons en nous mais l’art peut nous sauver.

Je conçois votre danse avec une ouverture de l’âme, de l’homme… Une évolution plus spirituelle ?

Au niveau spiritualité j’ai un rapport très fort entre le ciel et la terre. Je caresse le sol, je ramène et je prends…

Ce rapport entre le divin et l’homme est important, car il me semble qu’à un moment donné on est toujours confronté à un appel à Dieu. On se pose la question à travers notre solitude. C’est évident, je, suis seul sur scène, elle, est seule sur scène. Vous vous fuyez et vous cherchez en même temps ?

Vous vous fuyez et vous vous cherchez en même temps ?

Oui. Jusqu’au moment où l’homme, où la femme, quels qu’ils soient : amants, amis, etc. se retrouvent. Il y a une rupture et un accord dans ces trois voyages.

La dernière partie interprétée sur du Chopin est-elle votre recherche de sublimation ?

Personnellement c’est une histoire d’amour que j’aime transposer là-dessus.

Chopin c’était mon truc, par rapport à mon vécu. La danse classique c’est ma nature et en même temps c’est ma base. Pour moi, c’est important de retrouver aujourd’hui ce côté romantique et classique. Je ne suis pas sûr qu’un danseur contemporain aurait eu la forme physique d’assumer ce que j’ai pu faire. C’est moi ce soir. Par concours de circonstances ça aurait pu être un autre danseur. Mais il aurait fallu qu’il soit classique pour qu’il comprenne le langage. Un danseur contemporain qui ne sait pas faire une première, et qui ne sait pas qu’un dégagé est important (il s’exécute) : il ne comprends pas.

Oui, il y a une sublimation dans le classique. Et en même temps il y a un espoir : par rapport à Sabra et Chatila, ce que l’homme est capable de faire de pire, de détruire. Comme les volcans ont voulu détruire mais, au delà de ça, au crime de l’humanité.

Chopin ça continue et c’est un cercle. A la limite le ballet pourrait redémarrer à zéro.

S’il y avait un message serait-ce une dystopie ?

C’est ma vision du monde. C’était un premier ballet donc je suis conscient que c’était un risque énorme de mélanger du texte et de la danse. Ce sont des essais, des journaux intimes, il y a ce côté très spontané. C’est cela qui m’a intéressé, d’aller droit dans l’humanité.

J’ai laissé la liberté à Jeanne de trouver ses textes.

Jeanne Henry, comédienne

Pouvez-vous me parler de votre façon de travailler l’aspect narratif ?

La dernière partie du ballet avait déjà été crée. Puis, Sohrâb m’a demandé un texte sur le voyage. J’ai alors repensé à ce texte qui est un peu un texte de chevet pour moi.

(Juste la fin du monde, du luxe et de l’impuissance, de Jean-Luc Lagarce)

Je lui ai envoyé un assemblage de deux recueils. Il a ôté une grande partie.

Juste la fin du monde est un texte qui raconte l’histoire d’un homme qui va mourir et qui reviens pour l’annoncer à sa famille, voilà l’une des scènes du début. On a fait ce lien ensemble sur les textes. On a changé des mots pour que ce soit féminisé, par exemple « amoureuse ».

VoyagesI,II,III-julien-benhamou

Votre rôle m’a fait penser à l’époque antique…

Oui, Sohrâb ayant une formation de danseur classique que l’on retrouve dans sa base et, travaillant avec des mouvements contemporains, souhaitait retrouver dans le théâtre cette forme de théâtre classique.

Donc on as pensé à la blancheur de la robe, la coupe de cheveux est un clin d’oeil à Ophélie… On avait travaillé sur la partie des guerriers où l’on retrouve une gestuelle antique en référence au théâtre classique.

voyagesI,II,III-julien-benhamou (3)

Et le voile également ?

Ca représente tellement de choses ! On est passé par tellement d’interprétations que je ne sais plus… Rires

Est-ce votre première collaboration avec un danseur ?

Oui, dans ce registre précis.

Vous avez dansé…

Oui, ça c’est fait comme ça, je n’ai pas l’impression d’avoir dansé. Sohrâb m’a poussée à danser. Le comédien se cache beaucoup derrière le texte et le personnage. Jusqu’au dernier moment Sohrâb me rappelait que j’avais des muscles dont je pouvais me servir.

Voyages I, II, III et Cold Ways

14 mars 2014, Théâtre Le Liburnia, Libourne

Propos recueillis le 18 septembre 2013 – Théâtre de Ménilmontant, Paris

Copyright ©  Céline Burr

Toute reproduction ou copie même partielle est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteure

Quelle image avais-tu ?

                                                       Paris Ferris Wheel par Derek Key

La première fois que nous nous sommes rencontrées tu n’as guère été bavarde.

Tu t’es contentée d’observer, en souriant – un petit peu.

J’ai fais mine de t’accueillir en te saluant, cherchant mes mots dans ta langue, puis je t’ai offert un cadeau : une petite croix, toute simple.

Une chose qui ne signifie plus rien ici.

Ca ne m’as pas coûté grand chose, c’est ce que tu as pu te dire…

Un peu de mon temps, de ma générosité retrouvée, ici ne sont pas mes racines.

Nous avions si peu en commun.

Puis nous avons bavardé avec le reste du groupe. Ta tenue n’était pas adaptée au froid.

Tout le monde en était conscient, ils savaient que tu n’étais pas d’ici

Déjà nous te connaissions. Nous avions vu tes photos. Nous avions pu imaginer quelle était ta vie. Elles disaient tout de toi : ta famille et puis toutes les soirées passées avec tes ami(e)s.

Tu aimais la danse, t’entourer et surtout… danser.

Les regards étaient portés sur toi. J’étais heureuse de te rencontrer. Peut-être, en y réfléchissant te souviens-tu de mes sourires et de mes efforts ?

Mais la soirée t’a parue longue, voir interminable.

Puis nous sommes parti(e)s pour la prolonger. Nous avons choisi un quartier animé. C’est moi qui ai suggéré le dancing :  des rythmes entraînants et chaleureux sur fond rouge opaque.

Une ambiance – qui devait être – familière à tes yeux ?

Tu n’étais pas délurée car tu devais être et, tu étais ailleurs. Ta vie ici te faisait douter. Tu doutais de ses sentiments à ton égard.

La piste est restée vide. Puis nous avons échangé sur nos vie(s). J’étais rentrée dans ton monde puisque j’avais réussi à faire sauter la barrière de ta langue. Quelle chance ! Quel étonnement, je parlais cette langue encore étrangère et devenue si proche.

Avant de se dire au revoir le métro nous a permis de rire. C’était la danse du moment qui a éveillé notre joie. Les chevaux sautants et dansants étaient au rendez-vous. Ri-dicules, le mot dit tout… !

J’ai appris que c’était la première fois que tu voyais la vie ici. Loin de ton continent… Toi aussi tu avais pris l’habitude de rencontrer des étrangers.

Aujourd’hui je me demande quelle image tu avais de mon pays…

Le tien: je l’imaginais chaud, coloré parfois exubérant. J’y voyais des gens satisfaits de leurs vies. « Souriants en toutes circonstances », m’avait t-on rapporté… un sourire sans faille.

Alors pourquoi donc étais-tu venue découvrir cet autre continent ?

Retrouver tes ancêtres t’étais bien égal. Tu avais une famille aimante que tu avais laissée derrière toi. Et puis ce n’était pas non plus le travail qui t’avais conduite ici, car là-bas, il y en avait.

C’était l’amour qui t’avait emportée. Ton arrivée avait fait grand débat. Les uns et les autres s’étonnaient de ta hâte.

Et toi avais-tu hâte de découvrir cette autre culture ? Partageais-tu l’attrait des touristes pour cette capitale ? Finalement, avait-tu vraiment envie de faire connaissance…

J’ai appris que tu est restée ici, que ta vie a changé. Après ton mariage tu t’es occupée de toi et de ta nouvelle famille. Nous ne nous sommes plus revues ensuite. Mais tu danses toujours…

Copyright ©  Céline Burr

Toute reproduction ou copie même partielle est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteure

Danse couplée

 « Plus nous dansons, plus on se connait. La base du duo c’est ça. »

Céline Burr : Le spectacle a été crée en 2011. Qu’est ce qui a évolué depuis la création ?

Gilles Verièpe : Il y a un « vrai » temps de création. Grâce à l’apport de Sylvain Rambert, (Assistant à la création) il y a un regard extérieur. Donc ce regard nous a permis d’allier les transitions, en tout cas les parties. Il y a presque une histoire qui est en train de se dérouler – qui permettra de ne pas rester sur des parties mais une évolution, une dramaturgie se crée.

Au point de vue danse c’est la même depuis deux ans. La seule chose qui a évolué c’est l’interprétation et l’aisance dans le mouvement.

C.B : Avez-vous changé votre façon de performer ce duo ?

G.V : Plus nous dansons plus on se connait. La base du duo c’est ça.

« On se ressemble beaucoup dans la manière de danser »

G.V : Dans « Gilles & Yulia » nous sommes vraiment dans une histoire de couple, d’amour, de dominé-dominant. L’idée c’est aussi :

Celui qui est dominé peut accepter ou ne pas accepter. Et celui qui domine peut refuser ou accepter. C’est à dire qu’à la manière d’un couple il y a des moments ou l’on subit la domination de l’autre et à d’autres moments on est dans le « dominé ».

Nous sommes dans cette idée de relation de couple : en danse.

C.B : Justement, êtes vous un couple dans la vie ?

Yulia Zhabina : Non. On se connaît depuis longtemps. Ce n’est pas une nouveauté. Je n’ai pas passé d’audition et puis il m’a choisie.

On se connaissait déjà. C’est pourquoi nous sommes aussi proches.

G.V : Nous sommes dans une même « lignée » de danse.

On se ressemble beaucoup dans la manière de danser – malgré notre différence d’âge (10 ans environ). Il y a une vraie unité sur scène.

J’aime beaucoup danser ce duo car il y a une affinité avec Yulia qui est de l’ordre de l’intime.

On rentre dans cette intimité alors que nous ne sommes pas ensemble.

« Gilles a voulu que je domine car mon caractère est plus fort en tant que russe. »

C.B : Est-ce que le fait de l’interpréter a modifié votre façon de concevoir le duo ou le couple ?

G.V : En tant que chorégraphe chaque pièce est forcément influencée par notre vie personnelle.

Lorsque j’ai monté ce duo, ça correspondait à une période de ma vie, il y a forcément une influence.

Y. Z : Ça a plus un rapport à notre personnalité. On se connaît, il sait qui je suis dans ma vie personnelle.

Je sais également qui il est dans sa vie personnelle. C’est aussi ça qui a permis la création. Gilles a voulu que je domine car mon caractère est plus fort en tant que russe.

G.V : Nous allons essayer de s’inspirer de notre vie privée pour arriver sur scène mais en même temps on est pas forcément sur scène comme on l’est dans la vie.

« Apprivoiser la culture, ne pas en avoir peur. »

C.B : Quelle est votre humeur du jour ?

G.V : Nous sommes enthousiastes et contents. Les Plateaux : c’est une ambiance différente, en tant que chorégraphe il y a un enjeu.

Il n’y a pas une envie de plaire car…

Y.K : Nous avons envie de plaire ! Nous avons envie que ça fonctionne car ce duo nous tient à cœur.

Face à un public : professionnel ou pas professionnel, il y a une pression à chaque représentation.

Nous sommes dans l’instant présent, le spectacle vivant.

Nous sommes contents d’être vivants et d’être là !

C.B : J’ai lu que des actions de sensibilisation sont données régulièrement autour de votre univers chorégraphique.

Pouvez-vous m’en dire plus ?

G.V : Je suis chorégraphe mais en parallèle je mène des actions pédagogiques dans un but de création.

J’aime travailler avec des amateurs – à tous les niveaux, de la maternelle au lycée. Je travaille également avec des personnes âgées, handicapées.

C’est un aspect que j’apprécie afin de démocratiser la danse contemporaine.

C.B: La pédagogie dans une optique de transmission ?

G.V : Dans une optique de transmission et de connaissance en terme de découverte de la danse contemporaine. Le but est aussi de les initier à d’autres arts.

Apprivoiser la culture, ne pas en avoir peur. C’est accessible à tous. Pour moi c’est important d’apporter la culture peu importe le milieu.

La danse à l’école permets d’avoir du respect vis à vis de l’autre, d’obtenir une cohésion de groupe.

C.B : Il y a l’idée d’une certaine cohésion dans votre travail !

Pour mon travail chorégraphique j’essaye de travailler sur l’idée d’évocation. Donner les clés de compréhension mais pas la fin. Le spectateur va entrer dans son univers poétique en fonction de son vécu.

« Gilles & Yulia » Compagnie Gilles Verièpe,

Les Plateaux: Soutenir la création

La Briqueterie, Vitry-sur-Seine

Copyright ©  Céline Burr

Toute reproduction ou copie même partielle est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteure

Fever

                             Cuban Way of Life  par Philippe Moreau Chevrolet

C’est cette attente interminable,

Celle qui dicte les relations laissées à distance de nos vies

Chassés croisés & croisements à propos

On monte à bord, impact minime et pares-brise baissés,

Sans savoir à quoi s’attendre…

Allers et retours, liaison en déplacement, accordement de nos espoirs

Faut-il se protéger du vent ?

Pile: boîtes à chapeaux

Face: voyages chaotiques

Baiser hollywoodien échangé aux abords du parcours

Enjeu de nos déchaînements en un-seul-mot: Amour !

Portage de nouvelles et promesses enflammées

Elans passionnels de nos retrouvailles,

Vrombissements de nos coeurs à la vue de cet inconnu(e),

Parqué au détour d’une route…

Copyright ©  Céline Burr

 

Le couloir

The Wall par Laura Chifiriuc

On est toujours obligés de sortir du couloir – que l’on mesure,

Au bout : il y a l’amour, il y a la vie. La vie sans fard.

Résonne dans ma tête ce matin, à mon réveil tardif

Comme un message, également comme une vérité… incontournable

Une jeune femme se tient dans un couloir, une règle à la main

Elle mesure aisément la distance qui la sépare de l’autre mur

Puis vient le tour du couloir. Elle tend sa règle

Sa règle d’écolière ne lui permet pas d’achever le traçage

Elle se trouve face au vide – très imparfait

Ne lui sera révélé : ni la mesure exacte du vide, ni du connu.

Copyright ©  Céline Burr