Six coups – Spring Festival, The Rat Pack

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Sans voix. Tendance hors-la-loi pour un bar clandestin où l’on chuchote. D’ailleurs pas d’esbrouffe possible : cirque, dramaturgie et mime s’accordent à nous dire que c’est inutile.

A l’appel six performeurs se heurtent: usant de connivence, renouant par les chavirements. Leurs atouts sont par ordre de disparition: le mât chinois saisi par le circathlète, la roue Cyr transposée dans ses élans et n’oublions pas le bar multifonctions.

A les regarder de près on les avait déjà vus quelque part. C’est que leurs visages sont connus à travers la compagnie XY. Populaire, le Rat Pack, gang de musiciens formé dans les années 50 amusait la galerie. Ici ça détonne. Flambeurs, écumeurs de bibines toujours aux aguets. La compagnie Rat Pack elle, élague.

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Elle se diversifie aussi. Dans le rôle du badass attachant Andrea le barman fait culminer l’humour du clan voué à sa bagarre continuelle. Les deux personnages féminins sont emmenées par une dynamique olympienne. Clara la Pin-up emporte le meilleur scénario du magnétisme sur scène. Pendant ce temps Madame Ann-Katrin épouse bafouée met secrètement au point le volet de la vengeance.

Tirant de leurs manches un vocabulaire dansé, joué, à la fois explicite et off screen la compagnie décodifie le langage d’un cirque « contemporain » en plein renouveau.

Les amateurs de visuel-réel seront comblés par les nombreuses références cinématographiques qui vont chercher au delà du film noir ou du Parrain.

A Cherbourg, en mars on a célébré le temps d’un festival des cirques en latitudes et en longitudes variés.

 

A suivre partout sur leur passage.

 

Copyright © Céline Burr

Ames déraisonnées – lost souls

Sur une avenue résidaient des passants extraordinaires

Heureux de l’Etre ils sommeillaient rarement

Leurs vies les avaient toujours guidés vers les cieux les plus vastes

Arrivés en haut de leur montagne ils avaient franchi la voie de la vie

Puis, le temps ne fut plus qu’un refuge

Dépassés par l’incertitude ils pensaient,

Ces pensées avaient germé, s’étaient réalisées et avaient pris forme humaine

Pas de bol, la vie s’en allait désormais !

Sourds mais plein d’éclats multiples ils divaguaient dans les rues

A la recherche d’une destinée intrépide c’était du déjà vu mais que voulez-vous ?

Leurs vies jalonnées d’aventures n’étaient plus à leur portée

Lentement leur flamme intérieure s’évaporait laissant place aux spectres de l’infini

Quid du paradis ?

Ils avaient déjà vu tant de choses, la Terre si grandiose avait respecté chacune de leurs attentes

Aucune suite mortuaire possible

Mais ils ne s’apitoyaient pas – le chemin avait été long, leur marche ne les éclairait pas sur leur avenir, et la lumière qu’ils entrevoyaient ne les intéressaient pas…

Ils ne regardaient plus le ballet des avions, l’équilibre précaire était marqué d’étincelles

Leur carnet de route devait être céleste, guidé par l’Etoile de l’étranger

Sur un fonds clair obscur le cœur peinait à dé-battre

Halte de l’horloge, l’homme n’est pas immortel

Dé-liaison en dehors de l’écurie

Littoral magique de manuscrits gantés

Monologue naïf d’un musicien qui nage dans les mythes de sa propre nation

Copyright ©  Céline Burr

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I-dentité – Samir El Yamni

Esquisse des profondeurs,

Dérobements tardifs

C’est une question de chair :

Pleins et déliés de la danse

Traits d’union(s) couplés d’affranchissements sonores,

Au delà des sursauts de mélancolie…

Demi-pointes,

En équilibre clair-obscur

Alternance…d’un côté, puis de l’autre,

Fémininité exacerbée sans similitude

Tournoiements successifs, ondulations et volutes en crescendo

– Stop – Mise à nu(e),

Élongations radi(c)ales

Traversée en filigrane de l’europe à l’orient…

Entre subjectivité et universalité

Réflexions sur « Carnets de route » ,

Compagnie ElYamni, Août en danses,

KLAP Maison pour la danse -Marseille

Copyright ©  Céline Burr

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